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Fils d’un magicien et d’une mère mortelle, Erick voit le jour une nuit de pleine lune. A 6 ans, il assiste à sa première séance de magie, celle de son père. C’est à ce moment précis qu’il décidera de devenir magicien. A 9 ans, il découvre avec stupéfaction que les magiciens sont mortels. Son père quitte le monde terrestre et part rejoindre le royaume des ombres. C’est décidé, en plus de devenir magicien, il deviendra immortel. Rien n’y personne ne l’arrêtera. Finalement il réfléchit et se dit qu’à la longue, vivre ça doit être mortel ! Il se contentera donc d’être seulement magicien, et pour cela, les "grimoires" que lui a laissés son père lui seront d’une aide précieuse.

C’est aussi à cette époque qu’il découvre que son entourage possède d’étranges facultés. Effectivement, son grand-père est guérisseur et radiesthésiste, son oncle est voyant et hypnotiseur, un autre de ses oncles pratique la sorcellerie et sa tante la cartomancie. Il est donc naturel que le surnaturel l’interpelle. Il aura d’ailleurs l’occasion durant son adolescence, de vivre quelques expériences troublantes dans ce domaine et de s’apercevoir que lui aussi possède quelques facultés psychiques.

Il prend conscience à ce moment, d’une autre forme de magie qui l’influencera fortement par la suite.

Parallèlement à la magie à laquelle il s’initie plusieurs heures par jour, Erick s’intéresse au cinéma et à la littérature fantastique. Il découvre pêle-mêle les œuvres de Murnau, de Tod Brownings, d’Edgar Allan Poe, de Stephen King, les productions de la " hammer " et bien d’autres, qui l’inspireront plus tard pour écrire ses scénarios. Cancre modèle, il quitte les études à 16 ans et commence à se produire dans sa région, la Normandie, terre de légende réputée pour ses sorcières et ses fantômes.

Quelques années plus tard, il découvre les écrits brûlants et très rares, des bizarristes Christian Chelman, Tony "Doc " Shiels, Charles Cameron et surtout du légendaire Tony Andruzzi. Ces ouvrages réservés initialement à quelques initiés dans le monde, décrivent une forme d’art qui puise ses sources dans le fantastique, l’étrange, et l’inexplicable. Un mélange d’illusionnisme allié à l’occulte et aux phénomènes psychiques. Un retour aux véritables racines de la magie ou le fond est aussi important que la forme. C’est une révélation. C’est sa vision de la magie telle qu’il l’a toujours imaginée. Il prend conscience, comme certaines personnes dans ce domaine, qu’il lui arrive de réussir certaines expériences sans l’aide de subterfuge, qu’il lui arrive de lire dans la pensée de certaines personnes, de prédire des choses qui se produisent vraiment ! Est-ce par hérédité ou par le fait de croire à ces phénomènes ? Il ne saurait le dire, mais ne dit-on pas qu’il suffit de croire à une chose pour que celle-ci se réalise ? Quoi qu’il en soit, il se lance corps et âme dans cette discipline très controversée et s’y révèle talentueux.

Aujourd'hui définitivement contaminé par le virus du bizarrisme, artiste psychique, chasseur de fantômes, collectionneur d’objets et d’antiquités étranges, il est régulièrement invité sur les plateaux TV et bouscule certaines conventions théâtrales en présentant ses soirées bizarres dans les châteaux, manoirs ou abbayes mais aussi chez les particuliers. Sa connaissance de l’illusionnisme, du fantastique et des phénomènes étranges ainsi que ses capacités psychiques et son sens de l’humour noir font de lui un artiste original.

Il est l’un des rares artistes en France à pratiquer cet art.

Le public ne s’y trompant pas, venant toujours plus nombreux à ses représentations, découvre à l’aube du troisième millénaire, un autre regard sur le monde qui nous entoure...

Maison-Hantee.com a la douleur de nous faire part de la disparition énigmatique de Belphégor. Son créateur a confié sa nécrologie à Maison-Hantee.com. Cette interview a été réalisée pour justifier le choix de l'artiste...

Maison-Hantee.com : Erick, pourquoi avoir fait mourir Belphégor pour le faire renaître sous les traits d’Erick Fearson ?

Erick Fearson : Sachez tout d’abord que cette décision est l’aboutissement d’une longue et mûre réflexion. Plusieurs raisons m’ont poussé à cela. Tout d’abord, il faut connaître l’origine de Belphégor.

J’ai adopté cette identité à la scène car Belphégor, à l’origine le démon de l’enfer, est entre autres associé aux découvertes et à la recherche de la sagesse. Un démon à la recherche de la sagesse, c’est paradoxal, non ? Le symbole me plaisait bien. Ce paradoxe me plaisait car réunissant les deux concepts, à savoir le bien et le mal, la lumière et les ténèbres. L’un ne peut exister sans son contraire. Et naturellement ces deux aspects sommeillent en chacun de nous. Le Yin et le Yang en somme.

Cependant au fil du temps et au fur et à mesure que ce personnage évoluait visuellement, symboliquement et psychologiquement, le public n’en retenait que la forme, c’est-à-dire son aspect sombre, au détriment du fond qui était, quant à lui beaucoup plus lumineux, puisque la finalité des expériences était, elle, toujours positive.

Maison-Hantee.com : La sortie du film « Belphégor » avec Sophie Marceau n’a t-il pas joué contre vous ?

Erick Fearson : Effectivement, la sortie du film « Belphégor » a continué d’enfoncer le clou en véhiculant le côté maléfique du personnage. De plus, le personnage du film est un cliché carton-pâte « hollywoodien » qui n’a rien à voir avec l’origine du démon Belphégor. Mon rôle entre autres, à travers Belphégor, fut de montrer la lumière à travers l’obscurité. Partir de ce qu’il y a de plus noir au fond de chacun de nous pour ensuite se diriger vers ce qu’il y a de plus positif. La forme du personnage était ténébreuse mais le fond, lui, était lumineux. Malheureusement, avec le temps, ce personnage avait un impact tellement fort qu’une grande majorité du public ne percevait celui-ci qu’au 1er degré et se focalisait uniquement sur le côté obscur. À tel point qu’il ne faisait plus la différence entre ce que je paraissais sur scène et ce que j’étais réellement dans la vie ! C’est le revers de la médaille en quelque sorte. Mais j’avoue l’avoir bien cherché ! Plusieurs anecdotes me l’ont démontré.

Maison-Hantee.com : Pouvez-vous nous en raconter une ?

Erick Fearson : Par exemple dernièrement, lors d’une tournée à l’étranger cet été, un homme est venu me voir en me racontant sa situation de laquelle il désirait sortir. À mon grand étonnement, cet homme me demanda s’il devait faire appel aux « forces du mal » pour se sortir de cette situation pénible, et si bien sûr, je pouvais l’aider en ce sens, en pratiquant quelques rituels de magie noire !

Cet homme n’avait perçu que l’aspect superficiel de Belphégor, le paraître plutôt que l’être. De plus, il était persuadé que j’étais, dans la vie, l’entité que j’incarnais sur scène. Effroyable, non ? Cette anecdote, comme beaucoup d’autres, m’a fait prendre conscience de beaucoup de choses. Je devenais prisonnier de ce que j’avais créé. Il devenait donc impératif que je fasse disparaître Belphégor, au risque de devenir un second Bela Lugosi. Au début et consciemment, vous vous prêtez au jeu du public. C’est-à-dire, quand celui-ci vous renvoie en permanence l’image que vous incarnez sur scène.

Mais quand cela se produit constamment dans la vie quotidienne, et que vous prenez conscience qu’une majorité de gens ne le perçoivent pas comme un jeu, ça devient lourd à porter. C’était amusant au début, mais aujourd’hui ça ne l’est plus. Et surtout, ça m’attriste de voir qu’encore à notre époque, les gens n’ont pas assez de recul pour distinguer le vrai du faux. De plus, avec le temps, vous finissez inconsciemment par adopter certains comportements du personnage. Le syndrome Docteur Jekyll et M. Hyde en quelque sorte.

Maison-Hantee.com : Cela veut-il dire que vous changez complètement de direction artistique ?

Erick Fearson : Non bien sûr ! Aujourd’hui, Erick Fearson renaît des cendres de Belphégor. Le fond sera sensiblement le même, mais la forme changera quelque peu, surtout par l’aspect visuel du personnage qui sera plus « light » et plus subtil. Il reste que je véhiculerai toujours les thèmes qui me sont chers, c’est-à-dire, la tolérance, le droit à la différence, la dénonciation de la bêtise humaine, et cela, toujours par le biais de mes créations fantastiques et de l’exploration de l’âme humaine. De plus, d’autres raisons m’ont poussé à changer de visage. Mes activités liées à l’étrange se sont étendues : je me devais pour être plus crédible, de faire "mourir" Belphégor.

Je ne voulais pas être prisonnier à vie d’une image qui, d’une certaine façon, ne me correspondait plus totalement et qui collait trop à un simple divertissement. Cependant, je ne regrette rien de ce que j’ai pu vivre sous les traits de Belphégor. Toutes ces années ont été riches d’enseignements. Simplement, j’ai à présent terminé un cycle. Un nouveau cycle encore plus passionnant, plus enrichissant, débute pour moi. Je garde toujours à l’esprit que rien dans la vie n’est immuable.

La vie n’est qu’une suite de cycles ininterrompus. Elle est un éternel recommencement. Il me semble que la sagesse consiste à se remettre en question au bon moment en acceptant et en accueillant le changement quand il doit avoir lieu.

Maison-Hantee.com : Peut-on en savoir plus sur ces activités parallèles?

Erick Fearson : Ce sont des activités liées à l’écriture d’un livre et de plusieurs scénarios destinés à l’audiovisuel traitant, bien sûr, du surnaturel dans sa globalité. Je ne peux en dire plus pour l’instant.

Maison-Hantee.com : Cela veut-il dire que vous interviendrez moins sur ce site ?

Erick Fearson : Bien sûr que non. J’y serai même plus présent qu’avant à travers divers articles et reportages. Je dirais même plus : que je livrerai à nos internautes certaines exclusivités...

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Images d'archives extraites d'émissions de télévision

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