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>> Le carnet de route d'un lecteur qui s'est rendu sur place suite à cet article...

[Retour lieux hantés]

Avec son franc-parler qui le caractérise, Erick Fearson, chasseur de fantômes, nous emmène à la rencontre des spectres de Pluckley, un petit village réputé hanté du sud de l'Angleterre dans lequel il s'est rendu en juin 2004. A l'origine, il devait explorer Canterbury mais sa curiosité et son intuition l'ont entraîné ailleurs, sans doute guidé par des voix d'outre-tombe ! Retour sur un mystérieux voyage, aussi gothique que romantique, sur les traces des revenants du Kent qui gardent jalousement leurs secrets... mais toujours avec flegme !

Par Erick Fearson

J’aimerais vous narrer aujourd’hui l’une de mes nombreuses chasses aux fantômes. Elle a pour décor le Sud de l’Angleterre et s’est déroulée il y a presque un an maintenant, c’est-à-dire en juin 2004. Il faut dire que la Grande-Bretagne est un vivier inépuisable de spectres en tous genres. Je vous rassure : la France aussi regorge de fantômes mais les Français sont plus que réfractaires à se confier sur le monde tabou de l’au-delà. Les raisons en sont nombreuses : crainte du ridicule, peur qu’on ne les prenne pour des personnes psychologiquement fragiles,…

Et puis rappelons que la France est le pays du cartésianisme par excellence. Tous ces facteurs font qu’il est plus facile de discuter de ce sujet avec les Britanniques. C’est pourquoi c’est toujours un plaisir de me rendre dans la « perfide » Albion. De plus, je dois avouer que j’apprécie sans réserve l’humour anglais ainsi que le flegme qui les caractérise. A contrario, la vulgarité, la prétention et l’humour assez gras des Français m’épuisent par moment. Autant vous le dire, j’ai parfois honte d’être français, surtout quand je me rends à l’étranger (je sens que je vais encore me faire des amis !)

Mardi 1er juin 2004

Ce voyage est totalement improvisé puisque nous l’avons décidé 2 jours plus tôt. Nulle préparation comme j’ai l’habitude de le faire avant une chasse aux fantômes. Celle-ci se fera donc au « feeling », au hasard des chemins de traverse que nous déciderons d’emprunter. Mais pour ne pas nous éparpiller, nous nous limiterons au Kent, charmante région du Sud-Est de la Grande-Bretagne. Pour coller à l’ambiance, j’embarque avec mon amie dans ma berline typiquement « British » (Rover Seventy-Five Luxe pour les connaisseurs). Direction l’Angleterre et plus précisément Canterbury, ville que je connais un peu et que j’adore pour son architecture, son atmosphère, ses boutiques et bien sûr… ses fantômes !

Après avoir débarqué du Ferry, nous arrivons à Canterbury en début d’après-midi et comme à mon habitude quand je suis dans cette cité, je pars fouiner parmi les bouquinistes de la ville, à la recherche de quelques livres rares sur l’univers des spectres. J’y trouverai bien quelques perles qui auront une place d’honneur dans ma bibliothèque. J’explique à l’un des bouquinistes que je suis chasseur de fantômes, et à tout hasard, je lui demande s’il connaît quelques lieux hantés dans la région.

« J’imagine que vous connaissez Pluckley ? » me demande t-il.

« Non, je ne connais pas cet endroit ».

Surpris de mon ignorance, il ajoute d’une voix grave :

« Alors c’est là-bas que vous devez vous rendre. Pluckley est le village le plus hanté d’Angleterre ».

Inutile de vous préciser qu’il m’avait ferré instantanément et qu’après nous avoir expliqué comment s’y rendre, nous écourtons notre séjour à Canterbury et mettons le cap sur Pluckley et ses innombrables fantômes. Désolé chers amis, mais je vous parlerai des spectres de Canterbury une autre fois. Les revenants de Pluckley nous attendent. De plus, ce charmant libraire nous donne l’adresse d’un B&B à proximité du village où nous pouvons passer la nuit. Malgré ses douze spectres officiels, je précise que ce petit village n’est pas le village le plus hanté d’Angleterre puisque le bourg de Bramshott dans le Hampshire en compte officiellement dix-sept. Néanmoins Pluckley reste à ce jour le hameau le plus hanté du Kent.

Situé au Nord-Ouest de Ashford, Pluckley est vraiment perdu au cœur de la campagne anglaise. Fort heureusement, mon GPS m’est d’un grand secours car tout le trajet se fera par de petites routes sinueuses. À mesure que nous progressons vers ce village fantôme, la campagne se fait plus verdoyante et, sous un ciel chargé parfois traversé par un pâle rayon de soleil, une pluie fine nous accompagne. Par instants, nous traversons quelques nappes brumeuses, annonciatrices de quelques évènements surnaturels. Du moins je l’espère ! Nul doute, nous sommes bien en Angleterre et, par moment, la région me rappelle la Normandie. Nous sommes à deux kilomètres du bourg quand nous faisons une halte au B&B indiqué par le bouquiniste. Malheureusement nous arrivons un peu tard. L’endroit est complet.

 Nous reprenons la route en espérant trouver au village, une chambre pour la nuit. Nous atteignons le hameau par la B2077. Il est 18 heures passé et le village semble mort ! Pas une âme en vue et la seule boutique du coin est fermée. Cependant, le « Black Horse », pub siégeant parmi un ensemble de cottage et jouxtant le cimetière, semble ouvert. Peut-être ont-ils une chambre pour la nuit.

Le « Black Horse »

J’avoue que j’aimerais y passer la nuit car le lieu a la réputation d’être hanté. Les propriétaires actuels, comme leurs prédécesseurs d’ailleurs, sont régulièrement les « victimes » de la hantise. Il semblerait que des objets disparaissent mystérieusement, principalement des vêtements. Après des recherches minutieuses et infructueuses, et quand tout espoir de retrouver ces objets s’est évanoui, ceux-ci réapparaissent soudainement et tout aussi mystérieusement, dans des endroits qui ont été fouillés maintes fois auparavant. Notons que les clients et le personnel de l’établissement sont eux aussi les « victimes » bien involontaires de la hantise. Néanmoins, l’atmosphère de cet endroit est plutôt paisible et la hantise est plus ennuyeuse et frustrante que dangereuse et effrayante.

À mon grand dam, l’établissement est complet lui aussi. Cependant, le propriétaire nous aiguille sur l’autre pub du village qui lui aussi est hanté ! Apparemment chaque établissement ici possède son propre fantôme. Ce qui n’est pas pour me déplaire, je l’avoue. Avant de nous y rendre et éviter une nouvelle fois la déception, nous téléphonons. Miracle, il y a de la place ! Nous sommes attendus et sans plus tarder nous nous dirigeons vers le « Dering Arms » situé à 1 kilomètre d’ici.

Le « Dering Arms »

Imposant ! Ce petit manoir qui est la réplique exacte d’un manoir déjà existant et qui fut un ancien pavillon de chasse s’érige devant nous majestueusement. Devant cette vision venue d’un autre temps, j’ai l’impression de faire partie d’un roman de Sir Arthur Conan-Doyle et m’attends à voir surgir Sherlock Holmes ! Mon amie et moi entrons fébrilement dans l’établissement qui ne nous déçoit pas. L’intérieur est à la hauteur de sa façade. L’accueil est chaleureux.

Les antiquités meublent l’endroit avec goût pendant que le feu crépite dans la cheminée et réchauffe ainsi l’atmosphère, propice au surnaturel. Ce pub est à l’image que l’on se fait d’un lieu hanté. Attention donc à ne pas laisser notre imagination fantasmer et à percevoir des fantômes là où il n’y en a pas. Avant de nous installer dans notre chambre, nous réservons une table pour 20 h 30, c’est-à-dire dans une demi-heure. La chambre est un peu austère et le confort est spartiate. Mais devant la difficulté de trouver un endroit pour dormir, nous ne serons pas difficiles. Et puis l’établissement étant hanté, cela vaut mieux que n’importe quel hôtel aseptisé !

20 h 30 : Dîner aux chandelles dans un décor proprement hallucinant ! Entre ombres et lumières, la lueur des flammes des bougies dansant sur les murs donne à l’atmosphère, sombre mais néanmoins empreinte d’un charme typiquement « british », un côté indéniablement spectral. Malgré les idées reçues sur la cuisine anglaise, celle-ci est réellement délicieuse. Notons que le propriétaire et chef cuisinier James Buss a remporté plusieurs prix récompensant sa cuisine essentiellement tournée vers les produits de la mer. Ce repas est un régal. Les clichés ont la vie dure mais si vous décidez de faire une escapade en Grande-Bretagne, je vous conseille de vous restaurer dans les pubs. La cuisine est vraiment bonne et copieuse. Alors que de l’autre côté du hall d’entrée, l’ambiance du pub bat son plein, la salle de restaurant est plutôt calme et feutrée. La fin du repas approche et je demande à la jeune serveuse si elle a eu vent des phénomènes de hantises au village et plus précisément ici même au « Dering Arms ».

«  Je suis désolée » me dit-elle « mais je ne suis pas de la région et je travaille ici depuis 1 mois seulement. Avant de venir à Pluckley, je ne savais pas que ce lieu était hanté et je suis surpris du nombre de personnes qui me demandent des informations concernant ces hantises. Ce que je sais, c’est que, durant Halloween, c’est-à-dire le 31 octobre, les gens affluent des quatre coins du pays pour célébrer cette fête et peut-être aussi pour apercevoir ces spectres. Quant à moi, je n’ai rien vu jusqu’à présent ».

Renseignements pris, il semble effectivement que, durant chaque nuit d’Halloween, une foule nombreuse, amatrice de fantômes, se presse et se donne rendez-vous dans ce bourg où se situe peut-être l’une des nombreuses portes permettant d’accéder au monde des esprits. Cependant, ces dernières années, quelques actes de vandalisme ont perturbé la vie de plusieurs habitants. La police veille donc aujourd’hui à ce qu’il n’y ait plus de débordements durant ce rassemblement.

Je n’en saurai pas plus ce soir. Le propriétaire et les employés étant très occupés, nous décidons de monter dans notre chambre et d’enquêter plus en profondeur le lendemain. Le propriétaire habitant non loin du pub, je précise qu’à la fermeture de l’établissement, il n’y aura plus personne en ce lieu. Nous serons les seuls locataires de cet endroit isolé au milieu de nulle part. La nuit a étendu son noir manteau sur la contrée et l’atmosphère est propice à la rencontre avec le monde de l’invisible. Paradoxalement, l'environnement est calme mais néanmoins chargé. Je précise aussi que mon amie est médium et me dit ne rien ressentir. Mais elle n’ose pas se rendre aux sanitaires situés à l’extérieur de la chambre. Je vois qu’elle n’est pas rassurée mais ne dit mot. Quand à moi, je décide de me plonger dans les « Ghosts Guides » que j’ai dénichés ce jour même à Canterbury. Se plonger au cœur de la nuit dans quelques lectures d’outre-tombe, de surcroît dans un véritable pub hanté, est un moment rare que je déguste avec délice. L’atmosphère est toujours aussi lourde et l’endroit bien vivant. J’entends quelques bruits bizarres mais je ne m’inquiète pas outre-mesure. Les bruits sont monnaie courante dans ces vieilles bâtisses. Cependant, il est vrai que le manoir semble habité par quelques entités venues d’un ailleurs indéfinissable. Mon amie dort depuis un moment et je plonge à mon tour lentement mais sûrement dans les bras de Morphée…

Mercredi 2 juin

9 h 30 : Je me lève et je prends une douche rapide pour ne pas manquer le fameux breakfast britannique. Nous sommes un peu surpris en pénétrant dans la salle du petit-déjeuner car l’endroit est étrangement désert. Sur la table, nos deux couverts sont dressés mais personne à l’horizon. Nous nous installons quand soudainement la gouvernante fait son apparition. Celle-ci se prénomme Jean (prononcez « Jine ») et représente tout à fait l’image que l’on se fait de la gouvernante anglaise : sympathique et possédant une certaine retenue. Elle nous sert le petit déjeuner et sans plus tarder je questionne la Lady d’un certain âge à propos de la hantise du pub. Voici ce qu’elle nous apprend :

« Effectivement, cette demeure est hantée depuis fort longtemps maintenant. Le fantôme qui hante ce lieu est une vieille femme qui s’installe toujours à cette table près de la fenêtre. Son regard mélancolique se perd continuellement vers l’extérieur. Sa présence paraît tellement réelle, qu’elle est souvent prise par erreur pour une cliente. Mais son accoutrement d’un autre temps soulève quelques questions et quand on s’attarde sur sa présence, elle choisit cet instant précis pour disparaître brusquement. Jamais personne n’a su qui elle était ».

« Avez-vous déjà été en présence de ce revenant ? ».

« Non jamais, mais il apparaît de temps en temps à certains clients ».

« Personnellement, croyez-vous aux fantômes ? ».

« Bien sûr, c’est une évidence ».

« Avez-vous été témoins de phénomènes anormaux dans cet endroit ? ».

« Oui, une seule fois en quatorze ans de service dans cette maison. Ça c’est passé dans cette même salle. Ce matin-là, j’étais seule comme d’habitude, et je me suis sentie observée alors que je nettoyais la salle. Je me suis tournée vers le bar et le verre posé sur celui-ci s’est mis à bouger légèrement. Il s’est mis ensuite à léviter à 30 cm au-dessus du bar, a fait un tour sur lui-même avant de se reposer doucement ».

Surpris par ce témoignage étonnant, je lui demande quelle fut sa réaction à cet instant. Son réflexe fut à la hauteur de l’humour qui caractérise les Anglais. Gardant son sang-froid comme savent si bien le faire les Britanniques, et toujours face au bar, elle demanda flegmatiquement :

« Puis-je vous aider ? »

Blague à part, Jean est tout à fait sérieuse quand elle m’expose cet incident. Elle m’explique que, plusieurs fois, elle a eu la visite de spectres. Non pas au « Dering Arms » mais chez elle. Lors d’une partie de jeu avec le chien de la maison, l’atmosphère devint chargée. Le chien, habituellement joueur, refusa d’aller chercher dans le corridor la balle qu’on venait de lui lancer. Le soir venu, le fantôme de sa belle-mère se manifeste dans le salon. Il est porteur d’un message positif provenant du mari de Jean : Il est heureux là où il est et elle n’a pas à s’inquiéter. Notons qu’il s’est suicidé quelque temps auparavant. La seconde manifestation qui eut lieu cette fois dans la chambre fut celle de sa propre mère. Elle est apparue pour donner des nouvelles du frère de la gouvernante, lui aussi décédé. Jean me précise que ces apparitions ne sont pas effrayantes, mais plutôt positives et que ces évènements étranges ne la dérangent absolument pas. Elle finit par m’avouer que de nombreuses propriétés privées sont hantées ici à Pluckley. Les propriétaires préfèrent ne pas en parler pour éloigner les curieux. Ce qui fut d’ailleurs un problème par le passé.

Avant de quitter le « Dering Arms », Jean nous indique quelques lieux hantés situés dans le village et autour de celui-ci. Nous commençons par l’église St Nicolas et son cimetière niché au cœur du bourg.

St Nicholas Church et son cimetière

Le temps est ensoleillé malgré le fond de l’air qui reste frais. Nous pénétrons sur cette terre consacrée. Peut-être aurons-nous la chance de croiser la Dame Rouge. Pourquoi l’appelle-t-on ainsi ? Est-ce due à la couleur de ses cheveux ou de sa robe ? Ou peut-être à cause du halo lumineux rougeâtre qui accompagne son spectre ? En tout cas, nul ne le sait…Ce que l’on sait en revanche, c’est qu’elle est décrite comme un fantôme qui souffre. Cela est dû sans doute à l’impression qu’elle laisse quand elle erre lugubrement entre les sépultures.

Elle cherche le corps de son bébé enterré quelque part dans une tombe sans nom. Marié à l’un des membres de la famille Dering, il semblerait que le bébé de cette femme soit mort à la naissance. Il est difficile de savoir pourquoi ce bébé fut enterré loin du caveau familial dans un lieu tenu secret. La mort de l’enfant étant survenue avant le baptême. Cela pourrait expliquer qu’il n’ait pu bénéficier d’une inhumation chrétienne. Cependant, le cimetière étant une terre sanctifiée, selon les rites, son corps n’aurait pu être enterré là... Du moins officiellement ! Si sa mère le cherche en ce lieu, c’est vraisemblablement parce qu’il fut justement enterré en secret quelque part dans ce cimetière.

Les sens en éveil, je déambule parmi les pierres tombales. L’endroit est plutôt paisible. Seul le chant des oiseaux trouble le silence de ce lieu de repos éternel. Si je ne remarque aucune activité paranormale, il y a néanmoins certains endroits du cimetière qui semble habités par je ne sais quoi. Par instant, une profonde mélancolie me submerge alors que rien ne peut expliquer objectivement l’émergence de ce sentiment. Capterais-je les émotions de la Dame Rouge ? Peut-être… Cependant la Dame Rouge n’est pas la seule habitante de cet endroit.

L’église est, elle aussi, hantée par le spectre d’une femme. Cette apparition que l’on surnomme la Dame Blanche était la femme de Lord Dering, il y a de cela quelques cinq cents ans maintenant. Sa beauté était certainement ce qui la caractérisait le plus. Il n’est donc pas surprenant qu’à sa mort, survenue tragiquement durant sa jeunesse, son mari a cherché à préserver éternellement sa beauté. Incapable d’accepter la décomposition inéluctable de sa belle, le mari fit embaumer le corps. Le cadavre fut ensuite scellé dans une série de cercueils, lesquels furent placés dans un coffre en chêne. Elle repose ainsi, habillée d’une somptueuse robe avec une magnifique rose rouge brodée sur la poitrine.

Protégée ainsi des ravages du temps, cette prison mortuaire élaborée peut, sans que cela puisse être prouvé, retenir son esprit tourmenté. Son spectre apparaît dans l’église, proche du caveau familial dans lequel cet étrange cercueil fut déposé.

Il semble que le fantôme de la Dame Blanche se manifeste aussi sur son ancien lieu de résidence au Surrenden Manor. Malgré sa destruction par le feu en 1952, ce spectre continue de hanter cet endroit. Durant la première guerre mondiale, ce manoir était occupé par un riche américain, Walter Winan. Celui-ci était chasseur et propriétaire de chevaux de réputation mondiale. D’après les témoignages des locaux et de son staff, la Dame Blanche apparaissait souvent dans la bibliothèque. Walter Winan voulu en avoir le cœur net. La nuit de Noël, carabine sur les genoux, il se posta ainsi dans la bibliothèque, attendant l’apparition... Effectivement, le fantôme apparu soudainement. Stupéfait, Walter vida son arme sur la Dame Blanche ! Sincèrement, quel est le pouvoir d’une arme à feu contre un revenant ? Aucun pouvoir bien évidemment ! C’est pourquoi les balles traversèrent le spectre avant de finir leur course dans le mur. Au même instant, l’apparition s’évanouit… Beaucoup de phénomènes bizarres eurent lieu dans ce manoir. Notamment, nombreux sont les cas de poltergeists. La rumeur dit d’ailleurs que c’est un poltergeist qui fut à l’origine de l’incendie de la bâtisse survenu en 1952. Hormis la Dame Blanche, un autre spectre aurait été aperçu à la fenêtre de l’une des chambres du manoir : un jeune homme au visage pâle qui se serait suicidé au 19ème siècle. Il est possible que ce soit lui le responsable des nombreux évènements étranges survenus dans cette habitation.

Il est temps pour nous de quitter l’église si nous voulons avoir un peu de temps pour visiter les autres lieux hantés de Pluckley. Cependant, il nous sera impossible de visiter tous les lieux hantés de ce village. Car en plus des lieux officiellement recensés, beaucoup d’habitations font l’objet de hantises. Voici néanmoins quelques lieux de ce bourg qui combleront, je l’espère, votre appétit insatiable d’amateur de fantômes.

The Old Mill

Non loin de l’église et à l’Ouest de la rue principale se trouve le vieux moulin, ou du moins ce qu’il en reste. Tenu en 1930 par un meunier du nom de Richard Buss, ce moulin à vent, entièrement en bois, date du 19ème siècle. Lors d’une violente nuit d’orage d’avril 1939, il fut détruit par la foudre. Aujourd’hui, il n’en subsiste que les fondations. Mais si l’on en croit la population, les ruines de ce moulin de l’ère victorienne sont régulièrement visitées par le fantôme d’un meunier. Difficile de savoir qui est ce meunier, mais d’après certains, ce serait le spectre de Richard Buss. Cela semble peu probable. Il n’aurait aucune raison de revenir tourmenter ce lieu puisqu’il est mort de mort naturelle. Alors qui est ce revenant et pourquoi revient-il ? Impossible à dire. Seule certitude : la régularité de ses apparitions. Les soirs d’orage à Pluckley, nous pouvons apercevoir une forme noire se déplaçant autour de ce qui reste du vieux moulin.

Le fantôme du maître d’école

L’année 1920 fut une année tragique pour le maître d’école. En prenant le chemin de l’école, un petit groupe d’écoliers fit une découverte macabre. Non loin du vieux moulin, ils découvrirent pendu à un arbre le corps sans vie de leur maître d’école. Vision effroyable que ce cadavre se balançant au gré du vent. Pourquoi s’est-il donné la mort ainsi ? Le mystère est voué à le rester ! Mais quand la lune est pleine et que les nuits sont claires, vous pouvez apercevoir de manière récurrente, dans le silence de l’obscurité, le fantôme du maître d’école, pendu au bout de sa corde…

Le carrosse fantôme

Beaucoup de témoignages font état d’un attelage spectral traversant le village à de nombreux endroits. Il peut notamment être aperçu sur l’axe principal du hameau, la B2077, et précisément vers Maltman’s Hill en direction de Smarden. Il fut aussi aperçu voyageant sur l’ancienne voie romaine. Ce carrosse est parfois décrit comme un attelage à deux roues tiré par un seul cheval, alors que d’autres parlent d’un véhicule à quatre roues tiré par plusieurs chevaux sans tête. Existerait-il plusieurs carrosses fantômes ? On pourrait le croire…

Notre planning ne nous permet pas de rester plus longtemps. Nous devons reprendre la route et chercher un endroit pour dormir ce soir avant de rejoindre Dover, ville portuaire où nous embarquerons via le Ferry vers la France. De nombreux fantômes résident au cœur de ce village perdu du Kent. Ils vous attendent. Je vous invite à vous y rendre et à découvrir ces lieux, mais vous pourrez aussi y rencontrer les spectres suivants : le Colonel de Parkwood, le moine fantôme de Greystones, le maçon « hurleur », la « Tudor Lady » de Rose Court, la bohémienne de Pinnock Stream et beaucoup d’autres…

Nous trouverons un excellent B&B à Swingfield non loin de Dover : « The Old Kent Barn ». Si vous êtes dans la région, je vous le conseille fortement. L’accueil est chaleureux, le service est sans faute et les propriétaires, M. et Mme Simmons, fort sympathiques.

Jeudi 3 juin

Après avoir avalé un breakfast digne de ce nom, nous filons vers notre destination. Arrivé à Douvres (Dover), je profite d’un peu de temps libre pour faire un peu de shopping et notamment pour acheter les DVD manquants de l’émission culte : « Most Haunted ». À l’heure dite, nous embarquons sur le Ferry en laissant derrière nous ce pays où les fantômes semblent plus nombreux que dans n’importe quelle autre partie du monde…

Dernier petit détail : L’imposant château de Dover fait l’objet d’une grande hantise. Mais ceci, chers amis, est une autre histoire… E.F.

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Carnet de route :

The Dering Arms
Station Road, Pluckley, 
Kent TN27 0RR
Téléphone : 01233 840371 
Fax : 01233 840498
Email : jim@deringarms.com
Website : www.deringarms.com

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The Old Kent Barn
Mr & Mrs Hilary and Roger Simmons
Smersole farm
Swingfield, nr Dover
Kent CT15 7HF
Téléphone : 01303 844270
Mobile : 07702 621 191
Email : hilaryjanesimmons@zoom.co.uk

Pour s'y rendre : En venant de Dover, prendre la A20 en direction de Folkeston. Puis prendre la A260 vers Canterbury. Traverser Hawking puis Swingfield, tourner tout de suite à droite après MacFarlane's nursery, suivre le panneau indiquant Swingfield Street et Lydden. La ferme se trouve 650 yards [environ 600m] sur la droite.

Crédits photographiques : Erick Fearson

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