La fin du monde n’a pas eu lieu !

Au dire de certains, la Bible aurait prédit la fin du monde le "jour de la Bête". Dans l’Apocalypse de Saint Jean, chapitre 13, verset 18, on peut lire « Ici il faut être sage. Celui qui est intelligent, qu’il fasse des calculs sur le chiffre de la Bête, car c’est le chiffre d’un homme, et ce chiffre est six cent soixante-six. ». De quoi alimenter les fantasmes ! Or, hier, nous étions le 6 juin 2006, le 6ème jour du 6ème mois de la 6ème année que les accrocs de la numérologie peuvent écrire 6/6/6 ou 666. Un chiffre maléfique ? Les producteurs du film La Malédiction, qui raconte la venue de l’antéchrist pour annoncer la fin du monde un certain mardi 6 juin 2006, en ont profité pour sortir leur remake, 6 minutes après minuit dans certaines salles italiennes ! Des chanteurs de Heavy Metal ont lancé leurs nouveaux disques. Le marketing sait s’appuyer sur les superstitions ! Mais il n’y a pas eu que le cinéma et la musique pour profiter de ce "jour maudit".

En langage scientifique, la croyance au pouvoir maléfique de ce nombre s’appelle "hexakosioihexekontahexaphobie". Pas facile à placer au Scrabble ! En Roumanie, les autorités ont renforcé la sécurité autour des cimetières pour dissuader les rassemblements des adeptes du satanisme. Aux Etats-Unis, des bookmakers ont parié sur la fin du monde à 100 000 contre 1. Autrement dit, ceux qui avaient misé 100 dollars sur la disparition du monde pouvaient gagner 10 millions… Des femmes ont refusé d’accoucher, des fidèles de l’Eglise Evangéliste ont prié pendant 24 heures pour "conjurer les forces du mal", etc.

En outre, des archéologues d’Oxford auraient démontré, en mai 2005, que le nombre de la Bête dont parle le Nouveau Testament serait mal retranscrit. S’appuyant sur un manuscrit inédit de l’Apocalypse, découvert en Egypte, ils affirment que les nombres 10 et 60 sont relativement similaires en grec. Le nombre "porte-malheur" serait donc 616 et non 666 ! Et, selon les exégètes, il s’agirait plutôt d’un code pour désigner une personnalité de l’époque où a été écrite l’Apocalypse, un empereur ayant persécuté des chrétiens : Néron ou Domitien ?

A l’instar du Da Vinci Code, on peut s’amuser à voir du "666" partout : dans des noms de papes ou de président des Etats-Unis, dans la somme des nombres de la roulette au casino ou des codes barres des produits d’alimentation, dans la combinaison de chiffres du nombre Pi ou de nombres premiers,…

Cette originalité calendaire se produisant une fois par siècle, il va falloir s’habituer à vivre la fin du monde tous les cent ans. En attendant, il restera bien quelques spectacles du ciel, comme les éclipses ou les comètes, pour patienter avant le 6 juin 2106…

Au fait, vous avez perdu 100 dollars !

Olivier Valentin
07/06/06