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Robert Wise est mort !
 

Le cinéaste américain, Robert Wise, est décédé d'une crise cardiaque à Los Angeles dans la nuit du mercredi 14 au jeudi 15 septembre 2005 alors qu'il venait de fêter ses 91 ans le samedi précédent. Cette disparition coïncide tragiquement avec la rétrospective qui lui était consacrée au Festival International de cinéma de Saint-Sébastien inauguré hier en Espagne. L'épouse du réalisateur qui devait participer à cet événement est donc rentrée précipitamment aux Etats-Unis jeudi matin. Parmi les chefs d'œuvre cinématographiques qu'on lui doit, La Maison du Diable, adaptation en 1963 du roman de Shirley Jackson sur l'histoire d'une maison hantée, restera la référence de l'épouvante pour notre site. Or, Warner Home Video a réédité à petit prix ce film en DVD. Retour sur un mythe jamais égalé...

Né aux Etats-Unis, en 1914, à Winchester dans l'Indiana, Robert E. Wise a fait ses débuts au cinéma à 19 ans en entrant chez RKO. Ce qui le conduira, après plusieurs expériences de monteur son et monteur de longs-métrages, à participer au mythique Citizen Kane d'Orson Welles en 1941.

Trois ans plus tard, il devient réalisateur et enchaîne les films dans des genres très divers comme le thriller, le film noir, le western, le film de boxe, le film de guerre, le péplum, la science-fiction, l'épouvante et la comédie musicale. Parmi les 40 films qu'il réalisa, les 14 qu'il produisit et les 16 qu'il monta, on retiendra Le jour où la terre s'arrêta (1951), West Side Story (1961), La mélodie du bonheur (1965), Star Trek : le film (1979) et bien sûr La maison du diable (1963).

Référence incontournable du cinéma fantastique, La maison du diable reste, à ce jour, la meilleure adaptation d'un roman de maison hantée. Même si Amityville, Poltergeist ou Shining font preuve d'une certaine efficacité, ils ont mal vieilli et toute tentative de remake semble vouée à l'échec (Hantise et Amityville) ! Seul l'espagnol Alejandro Amenabar a réussi brillamment à revisiter le genre avec Les Autres, utilisant les mêmes codes cinématographiques que Robert Wise, Hitchcock ou même M. Night Shyamalan : un cocktail bien dosé de surnaturel et de psychologie, dans le cadre d'une mise en scène intelligente et sensorielle.

Tourné en noir et blanc, le succès du film de Robert Wise est la preuve que l'autosuggestion est la meilleure arme pour impressionner le spectateur. Il ne suffit pas de déployer toute une panoplie d'effets spéciaux pour amplifier l'angoisse mais, au contraire, montrer le moins de choses possibles et laisser l'imagination faire le reste. Comme dans toute bonne histoire de fantômes où le doute et le flou sont bien plus terrorisants que l'explication et l'image parfaite.

Tout commence en 1959 par un classique de la littérature d'épouvante, The haunting of Hill House, de Shirley Jackson (1919-1965), qualifié par Stephen King de "meilleur roman fantastique de ces cent dernière années". C'est l'histoire d'un parapsychologue qui réunit dans une maison réputée hantée un groupe de personnes ayant vécu des expériences paranormales. Parmi elles, deux jeunes femmes que tout oppose et le futur héritier de la demeure maudite. Alors que des phénomènes inexplicables se multiplient, le parapsychologue ordonne l'arrêt de l'expérience. Mais Eléonore, la plus sensible de l'équipe, refuse d'abandonner la maison, persuadée qu'elle la retient contre son gré...

Robert Wise s'est totalement approprié l'histoire, multipliant les cadrages suggestifs et les bruitages inquiétants pour rendre le décor et l'atmosphère menaçants. "Prisonniers" du manoir, les personnages, magistralement servis par des acteurs talentueux, sont en proie à une psychose grandissante. Face aux événements surnaturels, le spectateur ne sait plus à quelle cause attribuer les phénomènes : délire psychique ou manifestation authentique de l'au-delà ?

Si vous n'avez pas encore lu Maison Hantée ou vu le film, je vous conseille donc de frissonner d'abord avec le livre (éditions Pocket Terreur), pour cultiver votre imaginaire, puis de vous procurer le film en DVD (14,99 euros chez WHV) pour passer une excellente soirée, à la lueur des bougies. Ce sera une excellente méthode pour rendre hommage au réalisateur disparu. Au revoir Monsieur Wise !

Olivier VALENTIN
16/09/05

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