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Mon cœur dans Malpertuis

Alors que les éditions belges Labor annoncent pour mars 2006 la réédition du chef d’œuvre fantastique de Jean Ray, Malpertuis, Maison-Hantee.com s’est plongé dans l’histoire de cette maison maudite, portée à l’écran en 1972 par Harry Kümel.

D’abord déconcerté par une intrigue hermétique qui emprunte beaucoup à la mythologie, à Lovecraft et aux Dix Petits Nègres d’Agatha Christie, le lecteur finit par apprécier ce tour de force de la littérature d’épouvante. Pièce maîtresse du "Edgar Poe belge", auteur de nombreuses aventures du détective de l’étrange, Harry Dickson, Malpertuis est le récit d’une maison hantée qu’un vieil oncle mourant lègue, avec toute sa fortune, à son entourage, à condition que ses héritiers acceptent de vivre ensemble dans sa propriété jusqu’à leur mort. Son neveu, Jean-Jacques, va alors vivre en compagnie d’une étrange famille, avant de percer l’effroyable secret de la demeure.

Malpertuis, signifiant "mauvais passage", a été inspiré à l’auteur par une maison de l’Abbaye Saint-Jacques, à Gand, une ravissante ville de la Flandre où il a vécu.

Publié pour la première fois, en Belgique, en 1943, par les "Auteurs Associés", maison d’édition que Jean Ray a fondée avec le romancier Stanislas André Steeman, Malpertuis est révélé en France par la collection "Présence du Futur" en 1955 puis réédité par Marabout en 1962.

Représentant la Belgique au Festival de Cannes, l’adaptation cinématographique de 1972 est réalisée par le cinéaste belge Harry Kümel, avec Orson Welles dans le rôle de l’oncle Cassave. La maison n’est jamais filmée de l’extérieur, laissant au spectateur le soin d’imaginer l’étrange bâtisse que le protagoniste explore comme un gigantesque dédale de couloirs, d’escaliers et de portes donnant sur nulle part, à l’instar de la célèbre maison Winchester aux Etats-Unis.

Malpertuis est une énigme, fruit d’une dizaine d’années d’écriture, dont la structure narrative s’appuie sur un assemblage de plusieurs manuscrits, comme dans le Dracula de Bram Stoker. On adore ou on déteste. A défaut de tout expliquer, le dénouement donne tout le sens de l’intrigue et compense, à lui seul, la difficile lecture des premiers chapitres. Et à moins d’être un inconditionnel de l’univers apocalyptique de Lovecraft, il est fastidieux de mesurer toute l’horreur de l’histoire. C’est donc la révélation finale qui, à la manière des romans policiers, confère, a posteriori, toute l’originalité à l’œuvre. J’ai donc failli plusieurs fois refermer ma vieille édition Marabout, chinée dans un marché aux livres, avant de persévérer, désireux d’aller au bout pour mieux apprécier le film.

Les lecteurs de Maison-Hantee.com sont donc invités à se procurer le livre ou le film (ou les deux !) pour faire l’expérience de Malpertuis et nous donner leur avis !

Car Malpertuis fait partie de ces classiques qui se laissent difficilement apprivoiser…

Olivier Valentin

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>> Lire : Malpertuis, Jean Ray, Collection Espace Nord, numéro 88, éditions Labor, mars 2006. Cette réédition comportera plusieurs articles sur le livre, la mythologie et le film ainsi que des repères biographiques et bibliographiques.

>> Voir : Malpertuis, film de Harry Kümel, inclus dans le coffret 4 DVD Orson Welles (une édition collector 2 DVD, avec de nombreux bonus, est - ou était ? - disponible en Belgique)

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